Troubles du désir sexuel. Je n'ai pas , je n'ai plus, ou j'ai peu de désir sexuel
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Consommateur régulier de revues érotiques, abonnés assidus des forums de rencontres, êtes-vous un sex-addict ? L'addiction sexuelle est totalement déstructurante pour celui qui en est atteint. traiter l'addiction sexuelle est possible mais encore faut-il accepter le traitement … Cet article a pour pour but de vous faire comprendre ce problème et comment en venir à bout.
Dans l'addiction sexuelle contrairement à d'autres addictions comme l'alcool ou la drogue la suppression du comportement n'est pas envisageable… Pour les addictions sexuelles, seule la compulsion doit disparaître pour laisser la place à une sexualité épanouie et satisfaisante. Facile à dire mais pas facile à faire ! en pratique Comment y parvenir ?
En l'absence de traitement, on doit craindre une escalade ?…
Quelle est la frontière entre l'addiction sexuelle et une sexualité sans tabou et épanouie ?
La réponse ne réside pas dans un système de pensée codifié sur la morale mais bien sur des critères facilement mesurables de dépendance, très ressemblant des autres addictions : syndrome de manque avec douleurs thoraciques et insomnie, impossibilité de réfréner une "boulimie d'orgasmes " et ce malgré les impacts négatifs sur la vie sociale (perte d'emploi, rupture amoureuse, désocialisation.).
Le cas de Patrice est assez typique d'une addiction sexuelle :
J'ai 35 ans , je suis inscrit sur Trois sites de rencontres (les plus gros) ma moyenne de rencontre par semaine est de quatre partenaires en moyenne avec lesquelles j'ai systématiquement des rapports sexuels , il est très rare que j'en revois une plus de trois fois, (je me lasse). en plus de ça je visionne des films pornographiques devant lesquels je me masturbe quotidiennement.
Le témoignage de Jean qui est actuellement en traitement démontre bien que l'ascension de la compulsion peut mener à une catastrophe , professionnelle , sociale et familiale
J'ai 45 ans je suis actuellement en traitement pour addiction sexuelle, mes compulsions étaient devenues tellement ingérables que j'ai été licencié pour faute grave (je ne pouvais m'empêcher de me connecter sur les sites sur mon lieu de travail), ma compagne de guère lasse est partie avec les enfants. Je m'étais tellement isolé que mes amis ne me regardent plus , je n'acceptais plus aucune vie sociale. Trouver de nouvelles partenaires sexuelles était devenu une activité à temps plein. Une fois j'ai presque forcé une femme de rencontre à avoir des relations sexuelles , elle a fuit en ayant très peur. ce jour là j'ai décidé qu'il fallait me soigner
l'ascension des compulsions de plus en plus exigeantes aboutissent parfois à des dérapages qui peuvent être gravisimes (certaines actualités nous l'ont montrées)
Outre ces situations ultimes, à partir de quand peut-on parler d'excès ? "C'est difficile mais chez les addicts, la "consommation" peut être pluriquotidienne, certains addict peuvent se "décharger" jusqu'à 15 fois par jour. s'ils ne le font pas c' est obligatoirement associée à un syndrome de manque. De plus, cette consommation de décharge orgastique est généralement associée à un syndrome anxio-dépressif. La décharge jouant alors le rôle d'anxiolytique naturel"
Les médicaments : Des auteurs font état de résultats très positifs lors de l'emploi d'antidépresseurs ou de régulateur de l'humeur. Les substances utilisées agiraient à la fois sur la composante dépressive, souvent présente, ainsi que sur le versant psychique et comportemental de l'addiction sexuelle.
Les associations d'aide aux addictes sexuels : Ces regroupements se font sur le modèle américain des Alcooliques Anonymes que l'on a adapté à différentes addictions et notamment aux addictions sexuelles. Un programme en douze étapes propose un sevrage avec une postcure à visée psychothérapeutique.
Les psychothérapies : Quoique encore peu utilisées à l'heure actuelle, les psychothérapies individuelles de soutien demeurent un atout parallèle essentiel à toute autre forme de traitement puisqu'elles permettent non seulement à long terme, de mettre fin au comportement addictif mais avant tout de comprendre où et pourquoi s'origine cette souffrance.
En fait, il est clair que la prise en charge thérapeutique doit donc s'adapter aux particularités de chaque cas et combiner si nécessaire plusieurs solutions...
les sexologues semblent s'accorder sur une recrudescence des consultations pour addiction sexuelle.
L'addiction est-elle en plein boum aidée par la facilité d'accès aux rencontres et à la pornographie via internet où les addicts prennent- ils conscience de leur dysfonctionnement ?
L'addiction sexuelle semble concerner plus souvent les hommes, mais certains auteurs pensent que le tabou reste important chez la gent féminine. Malgré la libération sexuelle, un homme pourra être valorisé pour avoir de nombreuses relations sexuelles qui témoignent de sa virilité alors qu'une femme dans la même situation sera perçue négativement : femme facile, voire des qualificatifs moins flatteurs…
Toutes les tranches d'âge, toutes les catégories sociales et professionnelles semblent être concernées dans les mêmes proportions. Ce trouble pourrait trouver son origine dans l'adolescence où des masturbations excessives perdurent à l'âge adulte. Enfin, l'addict sexuel est plus généralement un "polyaddict", qui cumule ainsi plusieurs dépendances : drogues, tabac, workahooliste, boulimie. "Mais le trait le plus caractéristique est sans doute la présence sous-jacente d'un syndrome anxiodépressif" nous précise le Dr Dudoret.
Alors que l'addiction sexuelle sort de l'ombre, on a tendance à croire qu'elle est en augmentation. Est-ce réellement le cas ou simplement une distorsion médiatique d'un phénomène très singulier ? Bien qu'il n'existe pas de chiffres sur ce phénomène, Les spécialistes, dont Catherine Blanc, s'accordent à penser que "la compulsion sexuelle provient d'une faille de l'identité. L'image narcissique est faible, vide de quelque chose que l'on cherche à combler par la sexualité, où l'autre est souvent objetisé". D'où un intérêt certain pour les sites "qui ont pour fonction de calmer cette angoisse, en donnant une réponse, ou plutôt une illusion de réponse, sans cesse renouvelée" expose Brigitte Martel.
En fournissant un choix quasi illimité de trouver une nouvelle personne, qui comblera plus encore ses attentes, le site ne faillit pas à sa mission. Une satisfaction, qui a toutefois un prix, autre que monétaire. Plus personnel, celui-là. Rester vigilant et connecté est de mise. "Se tenir en alerte et activer son réseau peut prendre un temps fou, et s'apparente chez certains à une forme d'aliénation" a constaté Brigitte Martel. Activer son réseau, chats, et rendez-vous devient pour certains une occupation à temps plein, qui peut entraîner une coupure avec la famille, et les amis. L'addiction peut se repérer à certains critères, les repérer pour essayer d'y mettre un terme, souvent avec l'aide d'un psychothérapeute, est déjà un premier pas vers la résolution.
• Des pensées obsessionnelles
L'addiction se signale par la présence de pensées obsédantes, que l'objet soit sexuel, amoureux, l'achat de vêtement, ou de jeux de hasard. Peu importe.
Les pistes : Essayez à toute force de vous en défaire est inutile. Prenez-les en compte et jouez avec. Vous pouvez les dessiner ou les mettre en poème, par exemple.
• Une sensation d'enfermement
"C'est plus fort que moi, je ne peux pas faire autrement".
Regarder ces messages, au réveil, plusieurs fois par jour, et avant de vous coucher sont autant d'indicateurs d'une situation d'enfermement dans un comportement addictif.
Les pistes : Ne vous interdisez pas de le faire, mais essayez plutôt de changer pas à pas. Remplacez cet automatisme par une autre action une fois sur trois, pour commencer : appelez votre mère, un ami ou consultez un site pour réserver un spectacle…
• Un sentiment d'isolement
L'isolement est un des résultats d'un comportement addictif. Au contraire d'une passion, que l'on a à coeur de partager avec ses proches, l'addiction se vit seul, parfois avec de la honte. Et des mensonges, du type : "j'aurai adoré venir à ton dîner d'anniversaire, mais là je suis débordé".
Les pistes : Se sentir isolé peut provenir de l'enfance. Un questionnement à ce propos peut dessiner des pistes de résolution. Cette étape est nécessaire, seul, ou avec un thérapeute, pour retrouver le désir de renouer des liens avec des personnes, bien réelles, cette fois. Qui ne répondent pas à un ensemble de critères objectifs.
Dernière modification le 21/07/201