Comment se déroule un entretien avec un sexologue (p-3)
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Le viol conjugal est un sujet dont on ne parle pas, mais qui touche de bien trop nombreuses femmes.
Sur les plus de 75 000 femmes qui sont violées chaque année, 8 fois sur 10 ce viol est commis par un homme qu'elles connaissent. Un chiffre impressionnant qui pourrait se révéler bien être en dessous de la réalité.
Le viol conjugal ne fait que très peu l'objet de plainte judiciaire et pourquoi ? "La honte et la culpabilité ressenties par les femmes peuvent être des raisons suffisamment fortes, les empêchant ainsi de porter plainte" et puis notre culture judéo-chrétienne reste encore bien ancrée en nous, dans laquelle le mari exerce un grand pouvoir notamment en matière de sexualité. L'expression "remplir son devoir conjugal" est encore bien présent dans les esprits. Ainsi sous l'emprise de son agresseur et par une méconnaissance totale de ses droits, la femme ne porte pas plainte.
Bien que reconnu en droit français depuis 1992, le viol conjugal reste un sujet tabou dont on parle peu.
Avant le viol et/ou les agressions sexuelles, commence le lot des violences conjugales "ordinaires" faites aux femmes : coups, insultes, harcèlement, dévalorisation, culpabilisation dont le viol est l'acte ultime. "L'agression sexuelle dans le cadre de la sphère privée doit être jugée inacceptable". Les conséquences traumatiques sont pourtant bien réelles : un viol est une atteinte grave à l'intégrité physique, source de nombreux traumatismes! 70 % des victimes développent des syndromes de stress post-traumatiques, avec des troubles du sommeil et des cauchemars récurrents, des troubles de la mémoire avec une forte incidence sur la vie professionnelle quand ce ne sont pas des problèmes de santé.
S'ensuive également des phénomènes d'images projetées, c'est-à-dire un film mental qui tourne en boucle. "Le plus surprenant est que la majorité continue à vivre à l'intérieur du foyer, trop sous emprise pour en partir et continuant à tenter de mener à bien, malgré les violences le quotidien de la famille "
Des associations aident les victimes à prendre la parole, faire changer leur système de pensée afin de ne pas se laisser aller à la honte. Elles sensibilisent le grand public comme les pouvoirs publics à ce problème bien réel. Il s'agit de réaffirmer le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles le souhaitent et de rappeler qu'un rapport sans consentement est un viol. Or le viol reste un crime puni par la loi, que l'agresseur soit ou non le partenaire.
Quelle est la différence entre un mari ou un compagnon violeur et le violeur qui oeuvre seul ?
Le viol conjugal n'est en aucun cas une forme de déviance sexuelle. Contrairement au violeur isolé qui épie sa proie en générale inconnue et qui la guette. Le mari ou le compagnon violeur est avant tout dans une tentative de domination et de destruction de l'autre.
Surtout ne pas rester isolée, se rapprocher de collectifs et ou d'associations permettant un soutien et une écoute aux victimes.
Ces lieux permettent aux victimes de se déculpabiliser et leur donnent des pistes pour en sortir.
Les professionnels apportent alors un travail de soutien sur l'image de soi, un point sur sa situation financière et familial. Dans la grande majorité, le viol conjugal s'accompagne d'un véritable travail de sape, avec une forte dégradation de l'image et de l'estime de soi. Certaines se sentant tellement dévalorisées, voient même l'acte sexuel contraint, comme un signe d'intérêt, même si elles n'ont pas consenti à cet acte.
Les associations proposent des groupes de paroles, des soins médicaux et un pôle juridique
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