La dépression touche 4,7 % des Français. Tristesse, changements d’humeur, incapacité à se concentrer, fatigue constante, ralentissement psychomoteur sont autant de symptômes de cette maladie. Plus grave que le simple coup de blues, la dépression n’est pas un état passager. Elle nécessite un traitement médicamenteux et/ou une prise en charge psychologique.
La dépression a une prévalence deux fois plus importante chez la femme que chez l'homme, au cours de sa vie une femme sur cinq aura une dépression pour un homme sur dix, de plus les hommes ont plus de difficultés à parler de leurs problèmes psychologiques. Ainsi, la dépression n’est identifiée qu’à l’apparition de symptômes physiques, voire de tentative de suicide.
Le syndrome dépressif entraîne également, mais on le sait moins, une altération profonde de la confiance en soi. Ceci entraînant une absence d'investissement dans toutes formes de relations, et dans les tâches et obligations du quotidien, créant progressivement une impression de vide total et d'inutilité qui peut aller jusqu'au sentiment d'indignité. A partir de là , comment se sentir encore désiré et ressentir du désir ? Le corps se ferme et se bloque.
Sans confiance, la libido s'absente
Loin d’être uniquement féminine, chez l'homme la dépression sévère s’accompagne dans 90 % des cas des de troubles de l’érection.
En état de dépression, la plupart des femmes se montrent indifférentes aux stimulations de leur partenaire, au point, pour certaines, d'avoir des douleurs au moment de la pénétration.
Chez les hommes, les conséquences de la dépression s'expriment le plus souvent par des troubles de l'érection, qui accentuent le processus d'autodépréciation.
Parfois dans des cas moins fréquents, la dépression peut avoir un effet paradoxal : dans un premier temps au moins, le sujet cherche à compenser la démotivation générale qu'apporte la maladie. Sa peur de sombrer va donner un coup de fouet à sa libido, son excitation sexuelle est boostée et il se rassure en multipliant les relations sexuelles.
Le deuxième coupable des dysfonctions sexuelles dans la dépression est directement lié aux traitements antidépresseurs (la plupart des médicaments antidépresseurs connus donnent des troubles de l'érection).
Les hommes présentent des « pannes » de l'érection ou de l'éjaculation et les femmes des troubles orgasmiques ou de la sécheresse vaginale.
Difficultés sexuelles => perte de l'intérêt pour la sexualité => dégradation de la relation de couple.
L'erreur à ne pas commettre : abandonner le traitement pour mettre fin aux manifestations indésirables. Ne pas oublier que la priorité, c'est traiter la dépression. Car non soignée une dépression peut être lourde de conséquences. Une fois qu'elle sera guérie, les troubles sexuels liés au traitement ou à l'état psychique disparaîtront.
Tout rentrera dans l'ordre avec le temps, dès que le la dépression a été bien prise en charge.
Lorsque la dépression sera en bonne voie de guérison, les hommes pourront avec une prescription médicale prendre des médicaments sexoactifs pour pallier leurs défaillances.
Dans tous les cas ; sortir du silence et osez parler avec votre médecin de vos difficultés sexuelles, il faut briser les tabous par la communication surtout pour les hommes qui vivent très difficilement les pannes sexuelles.
Informer le partenaire sur les conséquences possibles de la dépression sur la sexualité est nécessaire, afin d'éviter des conflits inutiles liés à l'incompréhension. Ainsi le partenaire est partie prenante et non victime de la situation.