Comment se déroule un entretien avec un sexologue (p-1)
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Sexologue , Thérapeute des couple , qui consulte et pourquoi ?
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"il faut savoir mettre correctement la capote" "il faut avoir un gros sexe" "il faut avoir de gros pectoraux" "il faut tenir longtemps" "il faut jouir ensemble" "il faut avoir des orgasmes simultnés" "il faut être sauvage et viril" "il faut être doux et tendre" Il faut il faut il faut
On peut comprendre que près de 20% des jeunes ressentent une très forte angoisse quant à leurs performances sexuelles.
Il y a peu encore , la jouissance , le plaisir sexuel étaient considérées comme un péché.
Très légitimement le sexe revêt désormais une importance beaucoup plus grande,qu'auparavant cependant il semble qu'aujourd'hui nous sommes passes dans "la dictature du plaisir" .
La société de consommation impose ses concepts compétitifs du “toujours plus” de "l'ici et maintenant" "du plaisir immédiat"
Le sexe “libéré” s’affiche partout, sous toutes ses formes et nul n’est plus censé ignorer ses techniques afin d'obtenir une jouissance extrême , de même que les normes d’un corps parfait ne connaissant pas le vieillissement.
Les Résultats : Des peurs de se montrer malhabiles ou ridicules voir incompétents s'installent .
Que l‘on soit homme ou femme, ce culte de la jouissance et du savoir-faire handicape bien plus qu’il ne donne des ailes.
Et à force de vouloir trop bien faire, de ne pas être à la hauteur l’anxiété de performance s'installe. Cette angoisse de ne pas satisfaire son partenaire amène donc à redouter un échec.
L’homme en permanence regarde si sa verge est raide , la femme, l’image qu’elle donne d’elle-même. Des stratégies de comportement se mettent alors en place ; pour l'homme “Je vais la pénétrer rapidement si non mon érection ne va pas tenir" ou bien "mes mouvements de va et viens doivent être intenses pour qu'elle ait du plaisir ”, pour la femme “je dois m'épiler tout mon sexe si non c'est pas beau” "je dois crier lorsqu'il me pénètre" …
Malheureusement, plus on a peur, moins cela fonctionne ! Il est évident que l’anxiété a un impact négatif sur l’érection chez l’homme et sur la lubrification chez la femme, mais l’amoureux se transforme en acteur , entièrement centré sur soi plutôt que sur un partage, habité par des des pensées plutôt techniques qu’érotiques, appliqué à se contrôler plutôt qu’à se laisser aller au ressenti.
C’est pourquoi l’anxiété débouche souvent sur des difficultés sexuelles, dont elle peut être l’unique source ou qu’elle contribue à aggraver.
Pour dépasser cette angoisse, il faut d’abord essayer de comprendre quelle faiblesse personnelle chez vous fait en sorte que cette angoisse se manifeste ainsi.
un manque de confiance en soi réactivé par la pression sociale (décidément je suis vraiment nul pas à la hauteur ) ? Cela peut être le cas si l’on a été insuffisamment aimé enfant, par une famille qui soulignait toujours nos lacunes, ou si l’on était complexé par un frère trop brillant, un père écrasant…
la peur d'être lâché "largué" qui est prépondérant (“Si ça se passe mal, il/elle me quittera”) ? Des épisodes fâcheux de notre histoire expliquent sûrement cette insécurité.
Les perfectionnistes, qui cherchent à s’identifier aux normes à la mode parce qu’ils ne savent pas très bien qui ils ou elles sont (“Si tout ne se déroule pas parfaitement, ça ne vaudra rien”). Très souvent, Ces personnalités sont issues de familles austères et conformistes. On retrouve des mères impossible à satisfaire : on avaient beau s’appliquer à bien faire pour en être aimées, mais rien d'allais jamais , pas de signe d'affection.
Les personnes de “devoir”, souvent héritières de la morale judéo-chrétienne, qui culpabilisent parce qu’elles n’arrivent pas à donner à leur partenaire ce à quoi il ou elle a droit.
Une fois compris d’où vient le problème, il est plus aisé de s’en débarrasser. Si le passé a son lot de douleurs , le présent donne des ressources pour le surmonter. Il peut suffire de se concentrer sur ses points forts, ses richesses … et de s’aider de quelques astuces.
Aller sur le net et vous rendre compte que vous n'êtes pas seul peut d’abord pour vous convaincre que vous êtes loin d’être les seul(e)s à vous stresser.
s'' inscrire à un groupe de paroles ou d’affirmation de soi peut aussi s’avérer extrêmement libérateur.
Rejoindre une troupe de théâtre, un cours d’expression corporelle ou de danse (orientale, tango, salsa). Leurs séances permettent d’activer ses ressources relationnelles, corporelles et sensuelles… et de laisser ainsi sa personnalité s’épanouir.
Se faire aider par un professionnel pour passer un cap.
pour conclure , il faut accepter que le plaisir sexuel est une affaire personnelle et de couple , qu'il n'est absolument pas normatisé , ni dans son intensité ni dans sa mécanique. Il arrêter de vouloir correspondre à des pressions sociales (modes , religion etc..)
Mais le plus important consiste sans doute à se convaincre que vouloir atteindre la jouissance selon des schémaspornographiques ou bien de façon aussi normative dans son intensité que dans sa mécanique, revient à s’enfermer dans une prison.
Pour vivre avec bonheur sa sexualité, il faut tout oublier, partir à la découverte de l’intimité sans a priori, avec surprise et légèreté, en se laissant juste guider par ses sensations et ses émotions.